L’histoire de l’hôpital à Chalon est liée à l’histoire de la Ville et à l’évolution de la médecine.
La Maison-Dieu Saint Eloi :
Cette Maison Dieu antérieure à l’hôpital Saint-Laurent apparaît comme l’un des principaux établissements hospitaliers avant 1528-29.
On y accueillait des « pôvres » malades, à savoir des indigents et surtout des pèlerins. Certains auteurs font remonter la construction de cet édifice à Saint Agricole, évêque de Chalon de 532 à 580. Elle sera détruite en 1525 pour laisser place aux nouvelles fortifications de la ville suite aux incursions des Suisses. Seuls quelques textes anciens attestent de son emplacement près de la porte de Beaune.
L’hôpital Saint-Laurent :
Le corps municipal et non l’évêché, décide en 1528 de l’emplacement du nouvel hôpital sur l’île Saint-Laurent, derrière le couvent des Cordeliers, sur le terrain Cochard, en aval du Pont. Cette position dans l’île isole les pauvres malades de la ville, la Saône pourvoit l’hôpital en eau, et permet d’en évacuer les sanies…
En février 1529, le roi François 1er autorise les édiles par lettres patentes à construire l’hôpital auquel il accorde des privilèges.
Le 7 septembre 1838, le pape Paul III accorde une bulle d’indulgences à tout donateur de l’hôpital. Elle sera complétée par Paul V en 1617. L’hôpital vivra de dons jusqu’en 1950.
L’hôpital Saint-Laurent, en accueillant les pauvres et les malades, remplissait les fonctions d’un Hôtel-Dieu, institution hospitalière la plus courante à cette époque.
En 1570 l’hôpital se compose de deux bâtiments donnant sur les quais : la communauté des sœurs (bâtiment qui se visite) et d’une grande nef qui correspondait à la grande salle des malades, elle se terminait par une chapelle en abside. Cette grande nef, devenue insalubre, fut détruite en 1854 suite à des inondations, mais les éléments mobiliers remarquables ont été conservés grâce à la Société d’Histoire et d’Archéologie et réinstallés dans la chapelle du 19ème siècle : vitraux du 16ème siècle, portes sculptées et chaire à prêcher du 17ème siècle.
L’hôpital est desservi par les sœurs de Sainte-Marthe qui remplacent, à partir de 1632, les Dames de Chalon. Ces dames étaient critiquées pour leur mauvaise gestion de l’établissement. C’est pourquoi, le maire de Chalon, Claude Enoch Virey, demande à des sœurs de l’hôtel-dieu de Beaune de venir à l’hôpital pour le réorganiser. C’est le début de l’établissement des sœurs de Sainte-Marthe à Chalon-sur-Saône. Elles serviront les malades jusqu’en 1980 à l’hôpital.
L’hôpital a connu de nombreuses modifications amenant la destruction de certains bâtiments pour le rendre plus fonctionnel.
Depuis 1626, on décide de la construction d’une infirmerie pour isoler les personnes les plus malades, d’une apothicairerie, disparues aujourd’hui.
Une troisième salle destinée aux femmes et le dortoir des sœurs sont construits à la fin du XVIIe siècle.
Une quatrième salle aussi appelée nouvelle infirmerie est édifiée en 1704 par le conseil de ville.
La cinquième salle est élevée de 1768 à 1773 sur les plans (probables) de l’ingénieur Emiland Gauthey, qui créa également une chapelle surmontée d’un dôme à la jonction des quatre salles de malades disposées en croix.
De même aux 17ème et 18ème siècles ont été créés le réfectoire des sœurs ainsi que la salle des étains dont la fonction était d’accueillir les pauvres afin de leurs distribuer la soupe populaire.
La Pharmacie de style néoclassique réalisé par Claude Niepce, fut construite de 1786 à 1788.
Suite à la destruction de la Grande Nef un bâtiment est construit de 1854 à 1860 par l’architecte Jacques Duclos qui surélève le dôme.
En 1873 une des quatre grandes salles de malades se situant autour du dôme laisse place à la nouvelle chapelle.
Le Centre hospitalier William Morey quitte le site de l’hôpital St-Laurent fin 2011 pour rejoindre ses nouveaux locaux aux Prés-devant.
L’hospice Saint Louis
Cet hospice correspond à l’hôpital général définit par Louis XIV et donc a plus un rôle d’enfermement des vagabonds que de soins. Dans le courant du 19ème siècle, cet hospice a également hébergé des aliénés.
Monseigneur de MAUPEOU, Evêque de Chalon, fonda l’établissement aidé de quelques habitants qui ont acheté des maisons au faubourg Sainte-Marie. Une douzaine d’enfants sont accueillis, nourris, entretenus, instruits des vérités chrétiennes et formés aux exercices de la piété. On leur apprend également un métier. Son successeur Monseigneur Félix de Tassy souhaite autoriser officiellement cette institution et renforcer son rôle. Après diverse péripéties, il obtient des lettres patentes enregistrées au Parlement de Bourgogne le 13 octobre 1692.
Louis XIV demande que la maison appelée auparavant La Charité soit nommée Hôpital général et placée sous le vocable de Saint-Louis. Il demande aussi que les pauvres de tout sexe et de tout âge y soient accueillis. En raison de ses faibles revenus, l’hôpital ne reçoit que des enfants orphelins jusqu’en 1739. A cette date, l’assemblée générale des trois corps de la communauté décide de l’accueil des vieillards mendiants à l’hospice et la distribution de pain tous les dimanches aux pauvres familles de la ville.
Des gardes sont mises en place pour empêcher les pauvres passants de mendier. Ils sont conduits à l’hôpital général où un bureau fut établi qui distribuait une aumône aux pauvres passants.
Au lendemain de la Révolution, l’établissement était essentiellement constitué d’une église, construite fin XVIIIe, et de deux grands corps de logis au XVIIIe siècle.
Au cours du 19ème siècle on aménage deux bâtiments de bains, le quartier des filles est agrandi, un nouveau bâtiment pour les vieillards hommes est édifié à la fin du siècle et les incurables installés dans l’ancienne aumônerie réaménagée.i